
Les arnaques aux locations de vacances sont de plus en plus fréquentes. Nous avons tenté de faire un résumé du mode opératoire des escrocs et des reflexes de méfiance à avoir vis à vis des annonces souvent trop belles pour être vraies.
Les modes de location :
1- Le particulier qui loue ou prête son bien directement à ses amis, collègues ou membres de sa famille.
2- Le particulier qui confie la gestion de son bien à une agence immobilière locale
3- Le particulier qui met son bien en location via une plateforme spécialisée de type BOOKING, AIRBNB, AMIVAC, etc …
4- Le particulier qui loue son bien via les sites de petites annonces entre particuliers ou sur les réseaux sociaux.
Dans le premier cas pas d’arnaque puisque la location se fait entre personnes connues et de confiance.
Dans le second cas, si l’agence a pignon sur rue, pas de risque non plus de se faire arnaquer. Une simple vérification via Internet vous permet de voir si l’agence existe vraiment, sa notation par les autres Internautes sur Google etc… le seul désagrément encouru peut se situer au niveau de la qualité de ses prestations.
Dans le 3ème cas ces sites spécialisés emploient du personnel dédié à la chasse aux arnaques et de nombreux contrôles sont faits en amont pour détecter et traquer les fausses annonces. Si malgré tout des annonces litigieuses arrivaient à être publiées, si vous suivez les recommandations du site à la lettre (comme par exemple n’accepter aucun échange hors plateforme, aucun paiement en direct, etc..) peu de chance de vous faire arnaquer. Et les internautes ont maintenant le reflexe de signaler immédiatement toute annonce suspecte ce qui permet de rapidement mettre un terme à l’arnaque et limiter les risques de multiplier les victimes.
C’est dans le 4ème cas que vous allez naviguer sur le terrain de chasse privilégié des arnaqueurs tant amateurs que professionnels.
Il est impressionnant de voir que des gens sont encore assez naïfs pour se laisser avoir par les annonces ou publications plutôt grossières diffusées par les arnaqueurs amateurs. Mais cela arrive encore ! Tandis que les pros de l’arnaque s’améliorent et se spécialisent dans le « modus opérandi » afin de passer haut la main les contrôles basiques faits par le vacancier lambda.
Vous trouverez ci-dessous quelques méthodes utilisées par ces escrocs qui ne sont pas d’un nouveau genre mais qui sont de plus en plus nombreux ! Et cette liste n’est pas exhaustive…
Les petites annonces :
L’escroc publie une annonce avec la localisation du bien, un minimum de photos, un court descriptif et un moyen de le contacter. Le processus est ensuite classique, vous le contactez, vos dates souhaitées sont bien entendu disponibles, il vous demandera toutes vos coordonnées pour rédigez votre contrat de location qu’il vous enverra la plupart du temps par mail. A réception de votre contrat il vous demandera de régler par virement l’acompte (souvent 30%) sur l’IBAN mentionné afin de valider votre réservation. Vous saurez que vous avez été victime si après votre virement votre loueur disparait dans la nature, son téléphone ne répond plus et son adresse mail rejette vos courriers. Les arnaqueurs un peu moins amateurs ne disparaissent pas et gardent le contact avec vous, ils restent disponibles pour répondre à vos questions éventuelles pour ne pas éveiller vos soupçons. Et certains iront même jusqu’à vous demander de régler le solde de la location la veille ou quelques jours avant la date de début de la location !
Les réseaux sociaux :
Le plus utilisé est bien entendu FaceBook ou nos escrocs cultivent l’anonymat derrière une pléthore de pseudos. Et là encore plusieurs méthodes sont utilisées pour harponner la proie que vous êtes.
Mais au préalable l’escroc doit préparer son scénario. Il doit disposer de contenu pour étayer son annonce et répondre aux demandes des clients potentiels en fournissant des photos, des renseignements sur l’adresse, l’environnement. Pour ce faire la plupart du temps les escrocs volent tous ces contenus à d’autres annonceurs en prenant soin de les cibler loin de l’endroit où est censé se trouver sa location fictive. Parfois la photo de la maison est tout simplement prise sur Google Maps afin de coller à l’adresse qu’il va vous donner… mais les photos intérieures peuvent provenir d’une autre annonce qui n’a rien à voir. Seuls les escrocs amateurs et fainéants se contentent de republier l’annonce qu’ils ont détournée sans rien y changer à part le lieu.
Le terrain de chasse privilégié reste les groupes dont l’objet est spécifiquement « la location de vacances ». L’escroc peut donc passer une annonce en faisant une publication proposant son bien, ou alors il répond aux vacanciers qui postent des demandes de location. Souvent, pour éviter de trop se « montrer » sur le groupe, il les contacte directement par message privé.
Ensuite processus habituel : échange de coordonnées, demande de virement de l’acompte, envoi du contrat fictif… et mauvaise surprise à l’arrivée avec famille et bagages devant une location qui n’existe pas !
Une nouvelle méthode d’approche a été constatée dernièrement par un groupe d’internautes qui chassent les arnaques et dont on parlera dans un autre article. Cette fois l’arnaqueur se fait passer pour un vacancier qui cherche un bien. Il contacte les annonceurs et leur fait croire qu’il va réserver leur bien. Accessoirement il se sert de cette méthode pour collecter photos et toutes infos utiles sur un bien et son propriétaire afin de les utiliser pour de fausses annonces. Il envoie ses coordonnées pour recevoir le contrat et au moment de payer l’acompte il explique qu’il utilise le système de paiement WERO (ou WESTERN UNION, ou autre…) et demande au propriétaire de lui fournir diverses infos dont ses coordonnées de carte bancaire afin de s’en servir pour détourner de l’argent. Et une fois de plus malheureusement certaines personnes sont assez naïves pour fournir ces précieux renseignements, qui rappelons-le ne doivent en AUCUN CAS être fournis à des inconnus. Si quelqu’un doit vous régler un acompte ne fournissez que votre IBAN !
Vous n’imaginez même pas le nombre d’escrocs et de fausses annonces rien que sur l’Escala. L’article suivant « Les chasseuses d’arnaques » y sera consacré.
Les conseils basiques :
- Les annonces attractives : se méfier d’une offre particulièrement alléchante. Pour se faire une idée du « juste prix », il convient de consulter des annonces de biens similaires sur le net. En effet à l’Escala une maison pour 6 personnes, avec piscine privée, proche de la mer, à moins de 1400€/semaine au mois d’aout c’est trop beau pour être vrai.
- L’annonceur : Méfiez vous des profils Facebook « vides »… Profils avec peu ou pas d’amis. Pas ou très peu de publications. Profil très récent ou qui communique uniquement en message privé, etc…
- Le moyen de paiement : éviter de payer un acompte via un système de transferts de fonds comme Western Union, Wero, Mandat Cash, etc… Vous n’aurez pas la possibilité de localiser le bénéficiaire. De même si l’IBAN ou vous devez verser l’argent provient d’un pays différent du lieu de location ou du lieu de résidence du soi-disant propriétaire. Attention aux comptes étrangers et aux IBAN associés à des cartes prépayées. Utilisez un outil de détection des cartes prépayées grace au code BIC associé à l’IBAN. Exemple d’un outil gratuit : https://qonto.com/fr/swift-codes-checker
- Le moyen de contact : ne vous contentez pas des échanges via Messenger ou par mail, demandez un numéro de téléphone pour avoir l’annonceur en ligne.(même si souvent les escrocs utilisent des cartes prépayées).
- Le contrat : Vérifiez que le nom du loueur et son adresse figurent sur le contrat reçu, le cas échéant les réclamer. Grace à Google Maps vous pourrez ainsi vérifier si l’adresse existe bien.
- Les photos de l’annonceur : Faites un clic droit sur chaque photo et cliquez sur "rechercher avec Google Lens", vous saurez si la même photo est utilisée pour des annonces différentes, ce qui ne laisse présager rien de bon... Egalement Grace à Google Maps ou Google Earth localiser le bien grâce à l’adresse donnée et tentez de vérifier si les photos fournies semblent correspondre au bien localisé.
- Les dates réservées : si vous avez un doute sur une annonce allez jusqu’à la réservation de dates avec obtention du contrat sans régler l’acompte. Faites ensuite contacter l’annonceur par une tierce personne qui demande une période qui chevauche une partie de vos dates. Si cette personne obtient une réservation pour les mêmes dates ça ne sent pas bon J
- L’acompte : L’acompte d’usage en matière de location de vacances est de 30%. Refusez de payer la totalité de la location à l’avance. Exigez de payer le solde à la remise des clés.
- Le coup de pression : Se méfier du loueur qui vous presse pour payer l’acompte dans les 24 ou 48h sous prétexte qu’il y a beaucoup de monde intéressé par le bien.
Cette liste n’est pas exhaustive. Bien entendu il existe des loueurs honnêtes mais pour limiter les risques il est toujours conseillé de passer par une plate forme spécialisée ou une agence locale ayant pignon sur rue. Une agence immobilière ne proposera pas systématiquement des tarifs plus élevés qu’un particulier et vous aurez en prime les prestations décrites sur leurs sites. Une agence locale répondra présente en cas de problème durant la période de location.
Il faut savoir qu’en Catalogne tout propriétaire qui souhaite louer son bien doit impérativement détenir la licence touristique (formalisée par un numéro H.U.T.G). A défaut en cas de problème ou d’accident qui nécessitera l’intervention des services médicaux d’urgence ou de la police ce sera le début des ennuis. L’administration Catalane précise : « Louer ou gérer un appartement touristique sans respecter ces exigences peut entraîner des sanctions sévères, avec des amendes pouvant atteindre jusqu'à 600.000€, en fonction de la gravité de l'infraction et de la réglementation régionale applicable. C'est pourquoi les propriétaires comme les hôtes doivent s'assurer que l'hébergement respecte toutes les réglementations en vigueur pour garantir une expérience sûre, légale et de qualité. »
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